De nombreux pays utilisent déjà la biométrie dans leurs aéroports pour confirmer l’identité des voyageurs. Par exemple, les agents de l’immigration américaine utilisent les empreintes digitales des voyageurs pour vérifier leurs identités. D’autres pays utilisent des technologies moins intrusives, comme la reconnaissance faciale et les scans d’iris. Avec ces programmes déjà en place, l’utilisation de la biométrie semble être la suite logique pour raccourcir les files d’attente des voyageurs et leur fait gagner du temps, augmenter leur sécurité et améliorer leur expérience globale.
“Lorsque vous regardez l’expérience de voyage par avion, il existe différents moments où vous devez attendre en ligne », a déclaré Joey Pritikin, Vice-Président des Ventes et du Marketing chez Tascent, une entreprise qui aide à installer la technologie biométrique. « Il s’agit de faire en sorte qu’une personne puisse passer de l’entrée de l’aéroport à la porte d’embarquement sans passer par une file d’attente, et d’ainsi permettre aux gens de faire les boutiques et manger. Quoi qu‘ils fassent, nous voulons qu’ils puissent le faire sans avoir à attendre ».
Le Canada a d’ores et déjà commencé l’implantation de ce type de technologie. Ainsi, l’Aéroport International d’Ottawa a récemment commencé à tester le logiciel, et a même franchi un pas en introduisant une application mobile pour accélérer les choses. Cette application, qui peut être utilisée en mode avion, permet aux voyageurs de remplir toutes les informations de déclaration douanière avant même l’atterrissage, le but étant d’accélérer le passage aux douanes.
Bien que certains accueillent à bras ouverts l’utilisation de cette technologie dans les aéroports, d’autres ont leurs préoccupations. Le président de l’Union Canadienne des Douanes et de l’Immigration, Jean-Pierre Fortin, a récemment exprimé ses inquiétudes, en demandant pourquoi le gouvernement éliminerait les humains au cœur de ce processus, en précisant notamment que ses douaniers subissent 18 semaines de formation rigoureuse. « Ils cherchent des tonnes de choses », a t-il dit, « votre attitude en général, êtes-vous nerveux … c’est une multitude de facteurs que les machines ne seront jamais en mesure de détecter ».
Fortin poursuit en disant que « [les agents des douanes] développent ces compétences afin de s’assurer qu’ils arrêtent les personnes avec qui ils pensent qu’il y a quelque chose d’anormal. » Fortin présente ainsi un point valide : alors que la reconnaissance faciale de l’aéroport sera capable de vérifier l’identité d’un individu, sera-t-il possible de déterminer s’il cache quelque chose susceptible d’être illégal ou nuisible ?
On s’attend à ce que les bornes de contrôle réduisent le nombre d’échange entre les voyageurs et les douaniers, permettant à ces-derniers de « concentrer leurs efforts sur les passagers qui ont besoin d’une plus grande attention, tout en permettant aux voyageurs réguliers de passer plus facilement le processus douanier », a déclaré Chris Phelan, Vice-Président Sécurité et Industrie d’Affaires pour le Conseil Canadien des Aéroports.
Mais qu’est-ce que cela signifie pour les voyageurs et, plus particulièrement, pour les voyageurs d’affaires ? Cela implique la possibilité d’une réduction du temps passé à l’aéroport, soit plus de temps gagné pour se concentrer plutôt sur le motif de votre voyage: votre travail. Cela signifie également une expérience plus agréable au sein de l’aéroport, soit moins de stress, moins d’inquiétude et moins de distractions.