L’économie de partage – et plus particulièrement l’hébergement chez l’hôte – est devenue un moyen de plus en plus populaire pour les vacanciers, mais il n’a pas encore été entièrement intégré au monde du voyage d’affaires. Si vous n’en avez pas encore entendu parler, l’hébergement chez l’hôte permet tout simplement à un particulier de louer à un autre particulier son appartement, sa maison, sa chambre, sa villa, son château et bien plus encore. Des entreprises telles que Airbnb et HomeAway ont simplifié le processus d’hébergement chez l’hôte et permettent d’acquérir plus facilement de tels logements, bien qu’elles aient suscité des opinions mitigés parmi les Gestionnaires de Voyages, les Voyageurs d’Affaires et les Agence de Gestion de Voyages.
L’Association Mondiale des Voyages d’Affaires (Global Business Travel Association – GBTA) a mené son enquête sur le recours à l’hébergement chez l’hôte dans le cadre des voyages d’affaires en sondant 147 professionnels du voyage en Amérique du Nord. Le GBTA a compilé ses données dans un rapport intitulé Home-Sharing and Travel Policies-A Shifting Landscape. Le rapport montre que seulement 17% des politiques de voyage permettent l’utilisation de logements chez les particuliers. Bien que seulement 17% l’aient autorisé, 37% des voyageurs ont l’impression que leur politique de voyage le leur permette. Cette mauvaise information signifie que de nombreux voyageurs réservent et résident dans des logements qui ne sont pas approuvés par la politique de voyage de leur entreprise, ce qui crée un sérieux souci de diligence et des problèmes de conformité.
« Autoriser l’hébergement chez l’hôte dans un programme de voyage peut ne pas être la bonne option pour toutes les entreprises, mais cela devrait être une décision éclairée », a déclaré Kate Vasiloff, directrice de recherche du GBTA. Sur les 83% restants des entreprises qui n’autoriseraient pas l’hébergement chez l’hôte, 52% ont déclaré qu’ils avaient évalué cette option avant de prendre leur décision, et 13% étaient en train d’étudier la possibilité de l’inclure dans leur politique de voyage.
Compte tenu de tout cela, Voyages Encore a décidé de dresser une liste des avantages et des inconvénients qu’implique l’ajout de l’hébergement chez l’hôte dans les politiques de voyage d’affaires.
AVANTAGES
Coûts
L’un des principaux avantages de l’hébergement chez l’hôte est l’opportunité pour l’entreprise de générer des économies. Le fait même qu’un planificateur de voyage puisse louer une maison ou une villa pour toute une équipe de voyageurs d’affaires signifie que le coût du déplacement diminue de manière significative. Ceci implique également que l’équipe peut maintenir sa productivité tout en restant au même endroit. Le fait que les voyageurs aient aussi accès à une cuisine et puissent cuisiner eux-mêmes est un autre facteur qui contribue à la réduction des frais pour l’entreprise.
Confort et Tranquillité
C’est bien connu, nous sommes des créatures conditionnées par nos habitudes – en d’autres termes nous aimons notre CONFORT MATÉRIEL : une cuisine, une laveuse, une sécheuse et une place de stationnement font notre bonheur. Ces petits plus peuvent rendre les voyages moins perturbants et aider les voyageurs d’affaires à maintenir leur efficacité. Cela ne fait pas de mal de pouvoir s’approprier son espace et, finalement, compter sur soi-même pour cuisiner et faire les lessives.
L’Offre
La multitude d’options lors de la réservation est l’un des avantages majeurs de l’hébergement chez l’hôte. Si un voyageur cherche à faire une réservation de dernière minute pendant un week-end chargé, les services d’hébergement chez l’hôte offrent un large panel d’options, alors que les hôtels ont tendance à se remplir rapidement. En sachant que vous êtes plus susceptible de trouver un hébergement, loger chez un particulier rend le processus de réservation beaucoup plus facile et moins stressant.
Sécurité
La sécurité est probablement le plus gros point de discorde lorsque nous parlons de l’hébergement chez l’hôte. Les services d’hébergement chez l’hôte manquent d’une certaine standardisation, contrairement aux hôtels. Les hôtels ont mis en place des mesures de sécurité et disposent d’un personnel qui se tient toujours à la disposition des clients en cas d’urgence. Autrement dit, les entreprises ne peuvent garantir la sécurité de leurs voyageurs lorsqu’ils logent chez un particulier, ce qui constitue un gros problème en termes de devoir de diligence.
Points
La solution d’hébergement chez l’hôte ne dispose pas de programmes de loyauté, ce qui peut entraver son inclusion dans de nombreuses politiques de voyage d’affaires. De nombreuses chaînes hôtelières offrent des points qui, lorsqu’ils sont accumulés, peuvent se traduire par des économies de coûts, des nuits gratuites, des crédits sur les minibars et plus encore. Ces avantages peuvent constituer une incitation considérable, et les entreprises favoriseront parfois ces hôtels et les incluront dans leurs programmes de fournisseurs privilégiés.
Les services d’hébergement chez l’hôte manquent de cohérence – essentiellement, cela signifie qu’ils n’ont pas de marque établie. L’objectif principal d’un hôtel est de fournir une excellente expérience client, et les chaines le font grâce à la synergie d’image de leurs hôtels, au travers de l’utilisation de couleurs, l’aménagement des chambres, le style, l’uniforme du personnel, et bien plus encore. Ces éléments permettent aux voyageurs de savoir exactement à quoi s’attendre lorsqu’ils séjournent dans un hôtel donné. Les services d’hébergement chez l’hôte manquent également de personnel en charge de s’assurer que les besoins des voyageurs sont satisfaits, ainsi que des installations auxquels les voyageurs peuvent s’attendre lorsqu’ils séjournent dans un hôtel, comme une piscine, une salle de sport, un restaurant, etc.
Légalité
En fin de compte, l’hébergement chez l’hôte n’est qu’en partie légal. Certaines villes ont des lois qui empêchent les habitants d’accueillir des clients qui payent pour des séjours de courtes périodes. Dans d’autres pays, seul un permis ou une licence peut être nécessaire avant de pouvoir inscrire une propriété ou recevoir des invités. Et dans certaines villes, l’hébergement chez l’hôte est tout simplement illégal. Bien sûr, l’application de ces lois varie selon les gouvernements et peut entraîner des amendes ou d’autres sanctions. À Montréal, la loi exige que le particulier ait un permis, une assurance et paye une taxe d’hôtel hebdomadaire, en plus d’être soumis à des inspections, afin de répertorier leur logement. Cependant, certaines entreprises d’hébergement chez l’hôte, comme Airbnb, sont proactives et tentent de travailler avec les gouvernements du monde entier pour clarifier les règles et créer une compréhension transparente de ce en quoi consiste les lois pour les personnes qui cherchent à inscrire leurs logements sur ce type de site.
Quelle place pour ces solutions d’hébergement chez l’hôte dans le monde des voyages d’affaires ? Pour Voyages Encore, il n’y en a pas encore. Avec le nombre élevé de risques entourant la sécurité et la légalité, il ne semble pas que ce soit le bon moment pour opérer cette transition. Cependant, alors que les solutions d’hébergement chez l’hôte prennent de plus en plus de place, se transforment et grandissent progressivement, nous restons ouverts à la possibilité (et à la probabilité) de les inclure un jour dans les politiques de gestion de voyage de nos clients.